Stéphanie, nouvelle gardienne de la Nationale 2, un personnage à découvrir
Une photo au grand air pour s’illustrer, à contre-courant du rôle qu’elle aura à Saint-Claude à la rentrée. A 40 ans, Stéphanie Defoin se lance un nouveau défi sportif, mais aussi dans sa vie, dans la cage de la Nationale 2 du club.
“J’ai vu l’annonce sur le FB du club. Je me suis laissé quelques jours de réflexion, j’en ai parlé à mes amis et nous sommes tombés d’accord sur la chose suivante : je n’ai aucune raison de ne pas foncer.” C’est un retour pour elle dans la vie du handball maralpin puisqu’entre 14 et 25 ans, elle a écumé les terrains du département portant les maillots de Cannes, de Grasse et de l’ASPTT Nice, ancêtre de l’OGC Nice que nous connaissons actuellement. Puis, elle a notamment porté les couleurs de Apt dans le Vaucluse. Par la suite, elle s’est engagée dans l’armée pendant cinq ans, avant de s’envoler deux années pour le Canada. “Je suis revenue en Haute-Savoie. Je ne connaissais pas grand monde alors pour me créer une sorte de tremplin social, j’ai pris une licence en tant qu’arbitre dans un club. De fil en aiguille j’ai repris le jeu et j’ai également fait du football en tant que gardienne de but.”
3500 kilomètres à pied jusqu’en Turquie
Mais Stéphanie était sur place depuis trop longtemps, l’appel du grand large a pris le dessus. “En 2018, je me suis lancé dans un raid de 3.500 kilomètres, à pied, jusqu’en Turquie. Dix-huit mois d’aventure. Je suis rentrée fin 2019, soit quelques semaines avant que le Covid n’explose.” La réinsertion s’annonçait compliquée mais, dans un timing à couper au couteau, elle trouva un travail… le 28 février. Sapeur pompier forestier dans le 06. “J’ai effectué mon premier jour le 1er mars et on connaît la suite avec le confinement. J’ai eu beaucoup de chance.” Mais le manque de sport n’a pas tardé à se faire ressentir. “J’ai eu, au fil du temps, un réel manque de la pratique du sport. J’ai été moulée dans le sport co. Alors, forcément, ça manque. J’ai tout de même réfléchi avant de contacter le club car c’est un engagement important et je conçois, modestement, l’importance de ma venue puisqu’il n’y a pas de gardienne dans l’équipe alors que la prépa a commencé. Je ne voulais pas dire oui, pour au final me rendre compte que non. C’est un réel engagement. J’ai hâte de retrouver le terrain, une vie de sportive et ce premier amour qu’est le handball.”
Elle en rigole, non elle n’est pas Cléopatre Darleux, mais ce poste ne lui est pas inconnu, elle l’aime. Venue pour aider et vraiment s’investir, elle ne trichera pas et son caractère ainsi que son parcours, font d’elle déjà une forte valeur sportive et humaine. “Il va bien entendu falloir que je retrouve quelques repères, mais je vais travailler pour. Le premier contact avec le groupe a été très bon, chacun est très content de ma venue, que ce soit les filles, les coachs ou les dirigeants, la Présidente et le directeur sportif. C’est un club très structuré. Je suis très motivée. C’est un vrai challenge personnel. Il y a bien entendu une certaine appréhension mais je suis très satisfaite du premier contact à la Valmasque, et j’ai hâte de découvrir les jours qui vont arriver. Je suis impatiente même s’il va falloir me laisser un peu de temps pour que j’exploite ma marge de progression.”
L’envie de rendre ce que le sport lui a apporté
Son expérience, elle compte aussi la mettre à disposition d’un groupe très jeune. Son mètre 80 ne sera pas de trop pour prendre de la place dans la cage, et sa solidité, qu’elle s’est forgée tout au long de sa vie, est un véritable atout. “Même si je ne ferai peut-être pas de miracle, je peux promettre une chose, je ne lâcherai rien. Jamais. J’ai aussi conscience que le club est toujours à la recherche d’une gardienne bien plus solide et expérimentée que moi. Cela ne me dérange pas du tout, les choses sont bien établies. Mais je serai toujours là au club pour aider. J’ai vraiment besoin de renouer avec le milieu du sport co. Ça me correspond. C’est ce qui a motivé ma candidature.”
En résumé. “Les bureaux, ce n’est pas pour moi. J’aime bouger, me remettre en question, me confronter à des mondes différents. Je suis pompier volontaire depuis que j’ai 17 ans et à chaque fois que je change de région, je change de caserne. C’est très intéressant. De l’extérieur cela peut laisser transparaître une certaine instabilité, mais quand je vais chercher quelque chose, je sais pourquoi, où et comment. Tout est réfléchi. J’essaye à chaque fois d’en tirer le positif, même si parfois il y a des échecs, mais j’ai toujours su rebondir. Me réintégrer en France a été très compliqué, j’ai besoin de respirer socialement et le sport va m’aider. A Antibes, je veux rendre au sport associatif et collectif ce qu’il m’a apporté pendant tant d’années. C’est un peu un retour de la monnaie. Je file un coup de main, mais je sais que je vais m’éclater.”