“Marquer d’une empreinte notre passage”
Zeljko Anic sera l’entraîneur de la Nationale 1 Masculine pour la saison 2021-2022. L’ancien coach de Saint-Raphaël ou encore de Villeurbanne arrive dans les pas d’Olivier Inghilleri, qu’il a lui même formé par le passé.
Coach, en ces temps compliqués comment allez-vous ?
Tout va bien ! J’habite à Fréjus et actuellement l’immeuble où je vis subit un ravalement de façade. Ce n’est pas l’idéal pendant ce confinement mais il ne faut pas se plaindre. Les beaux jours arrivent, lorsque ça sera terminé d’ici peu on pourra bien profiter de la terrasse et du soleil.
Comment s’est fait le contact avec le club ?
Par l’intermédiaire d’Olivier, tout simplement. Il a été mon joueur lorsque nous étions jeunes (rires). Même s’il ne peut pas poursuivre sa mission à Antibes, il reste très attaché au club et a voulu s’investir dans la recherche d’un nouveau coach pour poursuivre son travail dans la même philosophie. J’ai ce sentiment agréable de poursuivre ce qu’il a mis en place, ce que je lui ai appris. C’est un vrai plaisir pour moi.
Tes objectifs ?
A la fois faire progresser ce groupe en Nationale 1 et le stabiliser à ce niveau. Si, un jour, on veut prétendre à taper à la porte du haut, il faut continuer de structurer le club car il est passé de la Nationale 3 à la 1 en peu de temps. C’est un vrai challenge, d’autant plus au beau milieu de cette crise sanitaire dont on ne sait pas grand chose pour la suite.
On ne sait rien. Ni quand nous allons pouvoir reprendre, ni comment, ni pour combien de temps, en salle ou non etc… Va-t-on vivre une saison complète ? Quand débutera t-elle ? Y aura-t-il d’autres coupures ? Pour le moment, nous n’avons aucun calendrier. L’avenir est un gros point d’interrogation. Il faut aussi en profiter pour bien réfléchir à la structuration du club à tous les niveaux, des jeunes à l’équipe première, aux féminines, en passant par le sponsoring etc… Entre certaines divisions, le travail, les obligations et la rigueur ne sont pas les mêmes. Il y a de gros paliers à franchir. Le club a déjà très bien avancé mais il faut continuer à se montrer ambitieux et motivé, c’est très important pour conserver et attirer encore plus de partenaires privés. Tout cela dilué avec des valeurs humaines et sportives. Se faire plaisir en allant chercher des résultats.
Ta philosophie ?
J’ai une ligne de conduite précise. Il ne faut pas se jeter sur le premier joueur libre sous prétexte qu’on en a besoin à un poste ciblé. Non. Oui, ça peut être quelqu’un de bien, mais il faut d’abord se renseigner sur son caractère, sa capacité d’intégration etc… Je préfère prendre un joueur moins bon, mais d’un caractère facile, qui va bien s’intégrer à l’équipe et que tu pourras mieux faire progresser, plutôt qu’un garçon meilleur sur la papier, avec des caractéristiques plus intéressantes, mais face à qui tu ne pourras pas faire grand chose sur du moyen et long terme. C’est ma devise pour construire un groupe. J’ai toujours travaillé comme ça.
Comment vas-tu procéder dans les semaines à venir ?
J’ai déjà programmé des scénarios qui vont entrer en vigueur selon nos possibilités. On attend. Il faut vraiment se rendre compte que les joueurs ne s’entraînent plus depuis très longtemps maintenant. On n’a jamais vu ça. Car, même en niveau semi-pro / amateur, les coachs et préparateurs physiques demandent aux joueurs de ne surtout pas complètement couper en juin et juillet avant la reprise de août. Il faut toujours continuer. En résumé, pendant dix, quinze ou vingt ans, un joueur ne s’arrête jamais. Là, on va devoir reprendre le plus en douceur possible pour éviter les blessures. Rattraper le temps perdu, trop vite, n’aura aucune utilité, bien au contraire.
Ta relation avec les joueurs ?
On va d’abord prendre le temps de se voir et de beaucoup discuter. Les premiers contacts seront très importants. Mais j’ai confiance car, qui plus est avec la crise sanitaire, si les garçons sont là, c’est qu’ils ont envie, c’est qu’ils aiment le handball. Je ne force personne à venir. On est là pour se faire plaisir et progresser ensemble, marquer d’une empreinte notre passage. Mais il ne faudra pas tricher et donner le maximum pour ne rien regretter. C’est souvent ce que je dis aux jeunes. Si tu veux réussir, il faut t’en donner les moyens, ce n’est pas en se réveillant à 30 ans que tout va arriver d’un coup.
Beaucoup de pédagogie ?
Moi, je serai là comme un coach, un copain et même un papa pour les écouter, les accompagner et les soutenir. J’attendrai aussi beaucoup des anciens, comme Sanssouci, Ghibaudo, Foubert ou encore Denat. Mais tous les joueurs seront sur la même ligne. Je vais gérer chacun avec ses qualités et ses défauts, selon ses caractéristiques. Je ne ferme la porte à personne, mais l’objectif est de se structurer et de préparer l’avenir.