Les filles, l’attente, encore et toujours
La vie de notre Nationale 2 Féminine est en suspens depuis quelques temps, comme l’ensemble du sport amateur français. Si la N1M a débuté un rythme d’une séance par semaine en extérieur le samedi, la situation est différente pour les filles. En effet, Laurent Ghio, l’entraîneur, est contraint, de façon légitime, à être au service de son employeur : le club de Vence. Celui-ci, comme pour nous, a réorganisé son planning d’entraînement les mercredis, samedis et dimanches. “La crise a un impact sur mon travail. Conséquence, le reste de la semaine, avec le couvre-feu de 18h00, il m’est impossible, pour le moment, d’être disponible pour les filles”, explique Laurent.
Chacun et chacune continue malgré tout de discuter sur les réseaux sociaux. Les différents anniversaires et souhaits de meilleurs vœux de la nouvelle année étant de bonnes occasions d’entretenir la flamme. “Hormis ça c’est bien entendu compliqué puisqu’on ne peut pas se voir et que nous n’avons aucune visibilité sur l’avenir. La situation est déjà assez bancale pour les mineurs, alors pour les seniors…” Alors que les espérances d’une reprise commencent petit à petit à se consumer, Laurent est déjà en train de réfléchir à la composition de son futur groupe. “Là aussi, ça n’a rien d’évident. Dès qu’une éventuelle saison blanche sera promulguée – ou pas – les tractations, dans tous les clubs, vont aller très vite. Hors, que ce soit pour leur travail ou leurs études, chaque fille du département est plus ou moins en suspens sur son avenir. Et je ne parle pas des choix de vie personnel. Beaucoup d’incertitudes.”
Chaque équipe, dont la nôtre, devra aussi gérer un recrutement 2020 qui n’a au final quasiment pas joué. Mais Laurent se veut rassurant. “Que ce soit Lucie, pour qui c’était un retour et donc que j’avais déjà eu ou encore Kellya que j’ai pu voir jouer un an à Cagnes-sur-Mer, je n’ai pas d’inquiétude. Pour ce qui est d’Amélie, que je connaissais beaucoup moins, elle m’a fait une très bonne impression durant le début de saison. Je ne suis pas inquiet. Pour certaines, notamment les plus anciennes, il faudra se montrer convainquant. Être à leur écoute. Connaître leur motivation à repartir si la situation sanitaire ne nous offre pas plus de certitude d’ici l’été prochain.”
Ce flou reste un impondérable terrible. S’entretenir physiquement ? Oui mais pourquoi faire ? Repartir pour une saison supplémentaire ? Oui, mais avec quelles certitudes ? “C’est difficile. Si on nous avait dit, le championnat reprend le 1er mars et vous reprenez la salle le 1er février, on se serait adapté. Quatre semaines aurait été un délai très court, mais nous aurions pu anticiper et nous préparer. Là, on ne sait rien. Le sport et l’entretien relèvent du caractère de chacune. Certaines sont des sportives au quotidien. D’autres le font par obligation handballistique, mais pas forcément pour le plaisir. Surtout sans but. Il faut aussi une carotte mentale pour avancer.”