Chauvel “Les filles ont notre confiance”
Nouveau venu au club cette saison et adjoint de Jérémy Schneider sur le banc de la PNF, Jérémy Chauvel fait le point sur la situation actuelle pour notre réserve féminine senior.
Jérémy, malheureusement, comme au printemps dernier, le championnat est arrêté. Quel est ton sentiment ?
Lorsque nous avons débuté la préparation, puis le championnat, on présentait un éventuel nouvel arrêt de la saison. Tout du moins, on l’avait forcément dans un coin de notre tête. De là à l’anticiper, c’est difficile forcément. Avant le couvre feu, nous avons essayé de mettre en place des séances en extérieur, mais c’était compliqué. Maintenant que nous sommes en confinement, nous n’avons aucune visibilité. On ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. On attend.
Un championnat qui n’a pas débuté comme espéré…
En effet, on avait très mal commencé en prenant cette fessée (17-31 contre Aix / Bouc Bel Air ; ndlr) à domicile. Une erreur de parcours, une grossière erreur. Je ne dis pas que nous aurions dû forcément gagner, car en face il y avait beaucoup de qualités, mais jamais ça n’aurait dû se passer comme ça avec un écart de quatorze points. C’est pour ça que les filles, alors que le club leur avait laissé le choix, ont voulu aller dans le Var pour la deuxième journée et prendre une revanche.
Il était nécessaire pour les filles de jouer ?
Oui. Elles avaient à cœur de se prouver pour elles-mêmes, mais aussi pour le staff, que la première journée n’était pas digne de leur réel niveau. Du coup, à Puget-sur-Argens, elles ont réalisé un bon match (Victoire 25-36 ; ndlr) même si ça aurait pu être encore mieux. Mais le contexte n’est pas à négliger. Les Varoises, elles, s’entraînaient normalement, nous, nous n’avions plus la salle et nous sommes arrivés là bas avec une grosse défaite dans les valises. Ce n’était pas l’idéal. On a bien fait d’y aller et les filles ont montré beaucoup de maturité et d’envie car, maintenant que le championnat est stoppé et qu’on a aucune idée de ce qui sera mis en place, avoir gagné un match et avoir pris des points n’est pas de trop.
La descente de Chloé Campillo, joueuse de la Nationale 2, a aussi fait beaucoup de bien sur ce match ?
Son apport fut bien entendu important. C’est inutile de le nier, de la cacher ou de la minimiser, ça fait aussi partie du jeu d’avoir parfois une fille de la une qui peut descendre. Elle a affiché un bel esprit en récupérant des ballons, en cherchant des fautes, des jets de 7 mètres etc… Elle ne s’est pas économisée, ne s’est pas cachée et n’a pas tiré la couverture pour elle. Son petit discours à la fin du match pour remercier tout le monde de l’accueil, de la confiance et de l’intégration a été très apprécié par tout le monde : joueuses et staff.
Comment envisager la suite ?
C’est forcément difficile. Le groupe est très hétérogène en termes de profils, pendant ce confinement, tout le monde n’a pas les mêmes priorités, les mêmes besoins, les mêmes objectifs. C’est très hétérogène en termes d’âge, de niveau, de vécu, d’expérience ou encore de compétence. Malgré tout, avec Jérémy, nous n’avons aucun doute sur le fait que lorsque l’on pourra reprendre, tout le monde sera là. Le groupe vit très bien et les nouvelles ont parfaitement été intégrées. Les perspectives sont très floues, on laisse les filles se gérer mais nous restons en communication. Ce qui est dommage, c’est qu’on va perdre tous les bénéfices de la préparation estivale. Si nous ne sommes pas inquiets pour les petites de 17 à 20 ans qui vont vite retrouver leur niveau, il faudra accompagner les plus anciennes. Ce sera long. Mais nous avons confiance, la priorité sera d’éviter les blessures.