« Au début, je me ferai petit »

A 21 ans, Jérémy Bossenauer débarquera sur la Côte d’Azur dans quelques semaines pour retrouver nos Titans. Le futur joueur d’Olivier en Nationale 1 se décrit dans une longue interview.

Jérémy, peux-tu nous parler de tes débuts sportifs et ton parcours en handball ?
Si j’ai commencé le handball à 13 ans, je sortais de neuf saisons de football. Je me suis aussi essayé au badminton et plus petit à la gymnastique. Lors de ma première année de handball à Lunéville, j’ai été sélectionné dans l’équipe de Lorraine. Après ça pendant mon année de seconde, j’ai intégré le Pôle Espoir de Pont-à-Mousson et dans le même temps l’équipe du Grand Nancy en -18. Grâce à mes parents qui m’ont un peu poussé à l’époque, j’ai continué à progresser et je suis arrivé en Nationale 3 à 17 ans avec un certain Thomas Saint-Voirin.

Puis tout s’est accéléré…
L’année suivante ça s’est enchaîné et j’ai été appelé par l’ancien coach de la Pro D2 pour intégrer progressivement son groupe. Ça fait donc trois ans que je côtoie le monde professionnel pourtant sans jamais vraiment avoir explosé mais en ayant tout de même du temps de jeu. Il y a un an j’ai aussi participé à la montée en Nationale 2 de la réserve avec tous mes potes dont Thomas pour sa dernière année avant de venir à Antibes mais aussi Alexandre Belin mon capitaine préféré, Simon Vauchelet dit La Gachette, Léo, Samih et tous les autres.

Comment s’est passée ta dernière saison là bas ?
Jusqu’au mois de décembre j’ai beaucoup joué avec l’équipe pro parce que les deux garçons devant moi dans la hiérarchie à mon poste étaient blessés. C’est d’ailleurs là que j’ai enfin inscrit mes premiers buts en Pro Ligue. Avec l’équipe réserve, le début de saison a été plus compliqué avec un très long séjour dans la zone rouge. On a fini par voir nos efforts récompensés à grâce à notre série de quatre victoires en cinq matchs qui nous a fait sortir de la zone de relégation. On a donc, à cause de la crise sanitaire, terminé cette saison maintenu en Nationale 2 qui était l’objectif.

Bilan ?
D’un point de vu personnel, je suis assez déçu par ma première partie de saison avec des performances trop fluctuantes. Mais comme je l’ai dit, depuis le mois de décembre, j’ai commencé à enchaîner les bonnes performances. Depuis début janvier, pour les besoins du coach de la réserve, j’ai été replacé sur un poste d’arrière droit où je me suis bien éclaté et où j’ai fait de bonnes perfs.

Comment s’est fait le contact avec Antibes ?
Thomas avait parlé de moi à la Présidente depuis le mois d’octobre. Lui m’avait dit qu’Antibes recherchait un jeune gaucher pour jouer à l’aile. Françoise a pris un premier contact avec moi à la fin du mois d’octobre sans pour autant formaliser quoi que ce soit. J’ai ensuite repris contact avec elle au mois de février car quelques jours plus tard, je partais en vacances une semaine à Nice, chez ma sœur qui allait accoucher. J’ai pu donc la rencontrer ainsi que le coach Olivier et l’équipe. C’est un beau projet assez ambitieux car cette équipe monte de Nationale 2 et les ambitions de devenir une grosse équipe de Nationale 1 sont clairement affichées. Ce qui m’a plu quand j’ai rencontré tout le monde c’est avant tout cet esprit familial et accueillant. Un esprit d’équipe très soudé.

Tu changes tout…
C’est un changement de vie. Une décision que j’ai longuement réfléchie avec mes parents qui m’ont soutenu peu importe mon choix et l’ensemble de mon entourage. Mais j’avais aussi envie de changer. Plusieurs clubs m’ont approché mais finalement, pour l’ensemble du projet mais aussi pour le cadre de vie j’ai choisi Antibes. C’est aussi parce que ma sœur et mon neveu ne sont pas loin donc c’était plus facile de se décider.

Tu as suivi la saison des garçons ?
Je demandais régulièrement à Thomas leurs résultats et le contenu. De ce qu’il me racontait, il croyait vraiment que la roue tournerait en leur faveur à la vue de leurs efforts. C’est ce qu’il s’est passé et ça démontre que malgré ces sept défaites, ils ont montré un esprit d’équipe à chaque fois et n’ont jamais abdiqué. Ça me plait et ça démontre que l’année prochaine ne pourra qu’être bonne !

Ton intégration au sein d’un groupe où la moitié des gars jouent ensemble depuis trois, cinq ou six ans ?
Je ne me fais pas vraiment de souci par rapport à ça. Pendant mon séjour à Nice, j’ai pu faire un entrainement avec l’équipe et ils ont tous été très accueillants. Ils sont venus me parler et j’ai aussi discuté longtemps avec le coach et la Présidente donc franchement non je ne me fait pas de souci. Je me ferai petit au début et j’irai dans le sens du groupe, travailler et gagner tous ensemble.

Ton rapport avec le handball ?
Je n’en suis pas un fou dans le sens où oui j’aime bien regarder les matchs pendant les grandes compétitions ou même la Star Ligue de temps en temps. Mais je ne suis pas du genre à regarder des matchs de troisième division en replay sur Youtube (rires). On peut dire que je survole un peu l’actu tout en restant informé des principales infos.

Des passions ? Un modèle ?
J’aime sortir et faire la fête avec mes potes, en restant raisonnable évidemment. Le football ? Je ne suis jamais contre aller taper dans la balle le dimanche après-midi avec les potes. Et avec ce nouveau cadre de vie, aller faire bronzette le soir au bord de mer, on demande rien de mieux (rires). Je ne sais pas si on peut parler de modèle mais petit quand j’ai commencé à m’intéresser au handball, c’était l’époque du grand Luc Abalo. Et puis, on peut aimer ou non mais en tant qu’ancien footeux, Lionel Messi est pour moi un très grand sportif et il continue de m’impressionner depuis que je suis gamin.

Ton confinement ?
J’essaye de m’occuper comme je peux, j’ai la chance d’avoir un grand jardin pour faire du sport, du foot avec mon frère par exemple. Je regarde pas mal de films et je bosse mes cours pour la FAC : L2 à la FAC de Sport. J’ai fait pas mal de jardinages avec mes parents et mon frère aussi.

Un dernier mot ?
Remercier mes parents et mes frères et sœurs qui m’ont soutenu. Capt’aine Alex, mon ami Simon et celui aussi qui m’a donné goût au handball, mon premier coach à Lunéville, Benjamin. Evidemment merci à Thomas parce que c’est aussi grâce à lui que tout ça est possible. Et merci à tous les autres… J’ai hâte de mouiller le maillot avec mes nouvelles couleurs.

(Crédit photo : Fabrice Klein)